Conférence Africaine Française. Brazzaville 30 Janvier 1944 – 8 Février 1944

Argumentaire :

Avec la réédition des actes de la Conférence Africaine Française, il s’agit  de donner à lire un document à la fois introuvable et exceptionnel. Ce document s’avère introuvable en ceci que, publié par le Ministère des colonies en 1945, il n’a jamais, depuis lors, été réédité. L’absence de réédition de ce document apparaît d’autant plus étonnant qu’il demeure exceptionnel à plusieurs titres.

D’abord, par la qualité des personnalités qui ont participé à cet événement majeur de l’Empire colonial français que fut la Conférence de Brazzaville. Étaient, en effet, présents non seulement l’ensemble des gouverneurs généraux des possessions françaises d’Afrique, mais également des personnalités politiques de premier plan comme le général de Gaulle, qui fixa dans son discours à l’ouverture de la Conférence l’enjeu de celle-ci et René Pleven qui la présida en tant que Commissaire aux colonies du Comité français de libération nationale. Ensuite, par les résultats de cette conférence qui visaient, à travers une série de réformes dont les plus emblématiques consistaient en l’accession des Africains à la personnalité politique et en l’amélioration de leurs conditions sociales par le développement économique, la généralisation de l’assistance médicale et de l’hygiène sociale, la scolarisation et la formation professionnelle, à maintenir et à consolider l’Empire colonial français. Enfin, par le propos de René Pleven qui affirme, dans sa communication à l’Assemblée Consultative provisoire sur les travaux de la Conférence, l’ambition de cette dernière de faire de l’Africain des colonies françaises un Français Africain, autrement dit un « Françafricain ».

Deux essais complètent la publication de la Conférence africaine française de Brazzaville afin d’en expliquer la genèse, les recommandations y afférentes et ses enjeux.

Charles Thomas Kounkou thématise Les Brazzavilles coloniales à travers l’instauration de Brazzaville comme « refuge de l’honneur et de l’indépendance de la France » (De Gaulle, 1944) et comme ville d’accueil de la Conférence Africaine Française.

Achille Kissita procède à la lecture des enjeux de la Conférence de Brazzaville qui aboutissent notamment à l’institutionnalisation de l’Union française en lieu et place de l’Empire colonial français.