Ladis-Arcade est un artiste sorti du néant, sans références musicales préalables, avant la sortie de son premier album intitulé « bidilu », les pleurs.
Né à Pointe-Noire au Congo Brazzaville, issu d’une famille chrétienne, Ladis-Arcade – de son vrai nom Ladislas Arcade Mboungui Bokassa-, a reçu une éducation sur les valeurs chrétiennes et le sens aigu de la famille, au milieu de quatre frères et cinq sœurs.
Après sa scolarité à Pointe Noire, il satisfait au concours d’entrer au Lycée Agricole situé à 17km de Brazzaville. Il obtient le baccalauréat et bénéficie d’une bourse d’études pour parfaire sa formation en France où il obtient un diplôme de Technicien Supérieur agricole, suivi d’une spécialisation dans la filière volailles.
La guerre du 05 juin 1997, qui éclate à Brazzaville, l’empêche de rentrer au Congo où il souhaite exercer son métier. Il est obligé d’élire domicile dans la région de Bretagne où il travaille et vit avec sa famille.
Entre-temps, Ladis-Arcade a cultivé sa passion musicale dans la totale discrétion, sans en faire une préoccupation majeure. Auteur-compositeur de l’intégralité de ses textes et mélodies, dans un mélange d’influences musicales diverses en Kôngo-Lâri sa langue maternelle, mais aussi en Lingala et en Français.
C’est au cours des soirées et des mariages, où il interprète diverses chansons, que Ladis suscite l’attention de ses proches. Sa voix émerveille plus d’une personne autour de lui, plus particulièrement ses amis instrumentistes qui le persuadent de tenter une carrière musicale.
Un artiste est né.
Ladis-Arcade a mis sur le marché du disque un panorama d’œuvres qui montrent qu’il ne se détache jamais de l’histoire et de la mémoire congolaises. Dans la profondeur de ses compositions, on retrouve toujours cet attachement aux sources, ce recours au Kimuntu (l’humanisme Kôngo), ainsi qu’au rappel des valeurs éthiques qui en découlent, comme dans le proverbe « Lumbembemba ka lu mbukunandi nsala » qui stipule qu’il ne faut pas couper les ailes d’un papillon.
Ladis-Arcade est un artiste posé. Il est capable sur une même œuvre, de mêler un travail sur des émotions fortes, sur un style et une technique paisibles, tout comme pour peindre notre esprit, plein de contradictions, qui navigue en permanence entre émotion et paix, tristesse et joie. C’est dans cette dualité existentielle que nous fait naviguer la poésie musicale de Ladis-Arcade, une poésie dont la profondeur rappelle des géants de la musique congolaise comme Franklin Boukaka, Jacques Loubelo et Joseph Toungamani dit Josys.
Sans aucun doute, on découvre dans cette carrière musicale qui est en train de naître, une véritable innovation, un vrai style sorti du tréfonds patrimoine culturel congolais. Le contenu de ses textes, ainsi que sa manière de chanter, avec une voix qui incarne ce côté sublime de l’art, font d’Arcade Mboungui, la nouvelle référence congolaise qui continuera à nous combler avec ses agréables surprises.